Notre costume

Costume gruyérien

Nous portons le costume traditionnel de la Gruyère: pour les femmes « le dzaquillon » et pour les hommes « le bredzon ».

Le costume gruyérien fait partie des rares costumes historiques de la Suisse, car il a été
porté sans discontinuité pendant plusieurs siècles, ce qui en fait sa particularité. Il était
lié à une activité de travail à la campagne.

Pour les femmes, le costume se nomme « le dzaquillon » et est composé d’une robe de toile tissée spécialement pour ce costume, d’un tablier uni dont la couleur est choisie par chaque chanteuse, d’une blouse blanche en toile (chemisier) et d’un foulard en dentelle…

Coquetterie oblige, les dames de notre chœur portent le foulard de dentelle qui est également une spécialité aux fuseaux des dentellières Gruyériennes. En certaines occasions, les dames portent également un large chapeau de paille rappelant que la Gruyère, du milieu du XIXème siècle jusqu’au début du XXème, était un haut lieu du tressage de la paille. Le panier carré, bien caractéristique, est en osier. Il est un accessoire incontournable de notre costume. Quels sont les trésors qui y sont cachés? Mystère, nul n’a le droit d’y mettre le nez, mais peut-être contient-il un peu de malice, ce qu’elles ne manquent pas d’avoir en toutes occasions. A l’époque, ce panier servait aux paysannes pour apporter le goûter de quatre heures aux champs.

Il y a un siècle, la dentelle a fait son apparition en Gruyère. Grâce à l’aide des commerçants et de la bourgeoisie locale, cette activité a été créée pour remplacer le tressage de la paille. Cent ans plus tard, cette tradition est toujours d’actualité dans la région.

Les dentellières de la Gruyère bénéficient désormais d’un savoir-faire reconnu. Pourtant cette pratique n’a pas connu que des heures heureuses. Au début des années septante, les dentellières ne souhaitaient pas partager leur savoir. A l’époque, elles travaillaient pour le magasin de dentelle à Bulle, aujourd’hui disparu, et elles n’exerçaient leur art que pour le travail et non pour le plaisir. Heureusement, aujourd’hui, on compte une cinquantaine de passionnées qui perpétuent cette belle tradition.

Le tablier de couleur uni appartient au costume de la culture suisse romande. Le tablier à rayure est au costume de la culture suisse alémanique.

La bavette est portée par les catholiques et le costume sans la bavette est porté par les protestantes.

Les hommes, quant à eux, portent « le bredzon ». C’est un costume de toile rude (le triège) fait pour résister aux durs travaux des armaillis (vachers) dans les montagnes. Ils portent également une large ceinture brodée par leur belle. La chemise est généralement blanche et se porte toujours les manches retroussées…détail qui avait son importance pour les armaillis qui fabriquaient le fromage. Avez-vous déjà essayé de plonger les mains dans un grand chaudron de lait bouillant caillé avec les manches baissées ?

Les hommes portent également une sorte de petit chapeau en paille tressée sur la tête qui s’appelle un « capè ». Plus que pour protéger du soleil, ce « capè », ou « capette » en français, était utilisé par le vacher lorsqu’il trayait ses vaches pour appuyer sa tête contre les flancs de celles-ci.

Parfois, les hommes portent également un « loyi ». C’est une petite sacoche de cuir rigide en forme de demi-lune ouverte et supportée par une courroie qui passe sur l’épaule. Le « Loyi » est souvent brodé de motifs en cuir. De part et d’autre du « loyi » deux petits récipients (les cornettes) taillés dans des cornes de vaches servaient, l’un pour la graisse à traire, l’autre pour y mettre une crème destinée à soigner le pis des vaches. Si, aujourd’hui le « loyi » sert à transporter les partitions, il servait autrefois comme poche à sel. Le sel qui servait à gâter les vaches lors de la traite et surtout à les faire rester tranquille.

Vous rencontrerez également des armaillis avec de magnifiques cannes « krochèta » sculptées et pyrogravées… On dit que certains y tiennent plus qu’à la prunelle de leurs yeux…encore de la malice direz-vous? Mais aussi un soupçon de vérité.

Sources: Les dentelières de la Gruyère. Musée Gruyérien. Fête fédérale des costumes et coutumes Arau juin 2010.

photo Colmar courses du chant 129Fete au village Marsens (2)